Le foie parasitaire est une entité aux multiples facettes dont l’étude amène à passer en revue l’ensemble des cadres nosologies en hépatologie. Le foie peut ainsi être concerné par des parasites, cosmopolites ou exotiques d’incidence et de prévalence éminemment variables, en simple transit, hôtes habituels ou piégés dans la glande hépatique avec des conséquences qui vont de l’épiphénomène aux manifestations anatomocliniques potentiellement graves mettant en jeu le pronostic vital. La physiopathologie résulte d’interactions entre l’hôte, le milieu extérieur et le parasite, dont l’agression met en jeu des phénomènes immunologiques et des contraintes mécaniques parenchymateuses ou biliaires.
Des regroupements anatomocliniques permettent d’individualiser trois tableaux aigus, hépatomégalie immunoallergique, abcès et ictère cholestatique fébrile (dont la reconnaissance étiologique est facilitée par l’échographie abdominale et les techniques d’immunologie parasitaire), trois cadres chroniques, souvent plus insidieux et dont la traduction ne peut être que biologique, radiologique ou émaillée de complications mécaniques voire cardiologiques, et le contexte particulier de l’immunodépression. L’arsenal thérapeutique est dominé par les chimiothérapies antiparasitaires, parmi lesquelles de récentes molécules ont constitué d’indéniables progrès, et par la chirurgie. Il s’est étoffé de l’apport de la radiologie et de l’endoscopie interventionnelles réservées à des indications limitées.
P. Rey – P.-S. Mbaye – J.-M. Débonde – F. Klotz