L’anguillulose ou strongylodose est une parasitose intestinale due à un petit
nématode remarquable par sa biologie, Strongyloides stercoralis, et parfois S. fuelleborni.
L’anguillulose à S. stercoralis a été et est encore considérée parfois comme de peu
d’importance par les médecins exerçant dans les pays en voie de développement en
raison de la banalité de sa découverte. Cette parasitose unique et complexe se distingue
pourtant de toutes les autres helminthiases digestives. Certes elle reste essentiellement
tropicale, mais son observation n’est pas rare en France métropolitaine du fait du
développement du tourisme exotique, des cas d’importation de nos départements
d’outre-mer, et de l’existence de quelques cas autochtones. Considérée à tort comme
une parasitose mineure, elle peut parfois évoluer vers une forme sévère, gravissime,
fulminante et mortelle par dissémination larvaire polyviscérale à la faveur d’une immunodépression.
Son cycle épidémiologique original permet de perpétuer sa présence chez
l’homme pendant des dizaines d’années, constituant une maladie invétérée responsable
d’une éosinophilie persistante et anarchique. Son diagnostic parasitologique d.licat
n.cessite l’utilisation de procédés spécifiques non routiniers destinés à la seule détection
des larves vivantes, telle la classique méthode extractive de Baermann. Son traitement,
longtemps difficile, a été transformé par la découverte de l’efficacité de l’ivermectine,
molécule d’usage initialement vétérinaire, qui a simplifié la prise en charge des malades.
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